La situation des chômeurs sahraouis est une bombe à retardement

C’est ce que disent dans un communiqué les chômeurs appartenant à la Coordination unie des chômeurs sahraouis à Dakhla.  Le 2 février 2023, 15 chômeurs commencent à se déplacer vers l’extérieur de la ville pour manifester contre la marginalisation.

Le porte-parole de cette Coordination a expliqué dans une vidéo pour un site local de Dakhla qu’après un an de dialogue avec les autorités, qu’il a qualifié de dialogue « en caoutchouc », ils n’ont obtenu que la procrastination du problème. Les chômeurs veulent dialoguer sur une base réaliste pour intégrer le marché du travail. Le porte-parole a critiqué la politique du Maroc sur la région de Dakhla. Le Maroc a renforcé l’emploi dans la région de Dakhla pour faire face à la construction du nouveau port, « le port Atlantique », mais ces nouveaux travailleurs sont des colons venus du Nord alors que les sahraouis sont empêchés de travailler.

Le slogan de ces chômeurs « Dakhla, richesse, argent, chômage et négligence » figure sur leur bannière. Les chômeurs voulaient s’installer en dehors de la ville et ont essayé de construire une tente. Le sit-in n’a duré que 24 h. Les gendarmes et les forces auxiliaires sont intervenus en déployant la force et ont démonté la tente et forcé les chômeurs de quitter la place. D’abord ils les avaient siégés de façon que personne ne puisse les rejoindre, en les privant également d’accès à la nourriture.

Le 6 février, les chômeurs sont allés au siège local de la Commission régionale du CNDH, le Conseil national des droits de l’homme, pour présenter l’affaire devant la présidente de la Commission qui a écouté leurs plaintes et leurs témoignages, ainsi que les détails de leurs demandes. La Coordination a expliqué dans un communiqué les politiques racistes par lesquelles on élimine les sahraouis de leur droit, pratiquées contre les chômeurs pendant des années et pour lesquelles il n’y a pas de solution : Les autorités refusent de discuter ou de réagir positivement sur leur dossier. La Coordination demande donc de respecter leur droit à la liberté de protestation pacifique sans subir d’intimidation ou de répression. Ils sont prêts à entamer une grève de la faim dans les locaux de la Commission du CNDH à Dakhla.

Les chômeurs ne veulent pas politiser leur dossier, mais demandent les responsables de résoudre leur problème de chômage.

La présidente du CNDH leur a demandé une semaine pour transmettre leur voix. Le 16 février, elle demande à travers son chef de bureau d’élargir le délai d’un mois.

Ces réactions contre la marginalisation des sahraouis par les autorités d’occupation s’étaient aussi produites il y a quelques mois à Smara.

Le 21 septembre, un groupe de chômeurs sahraouis de Smara sont allés dans la région de Sidahmed Laroussi, à 30 km de Smara, pour un sit-in à côté du puits du même nom –Sidahmed Laroussi-, profond de 20 m. Ils ont épuisé tous les moyens, désespérés des mensonges et des fausses promesses des autorités d’occupation. Ils protestent contre la marginalisation des sahraouis et demandent leur droit au travail et au logement. Ces chômeurs représentent différents secteurs de la société. La carte de promotion, une subvention de chômage, a été gelée par les autorités. Les manifestants demandent aussi le remboursement des montants bloqués.

Presque à la fois, le 19 septembre, un groupe de femmes sahraouies ont essayé de protester à Smara. Elles réclament le droit au logement et le droit de vivre en dignité. Elles critiquent la marginalisation. Le Maroc donne des terres aux colons et ignore les sahraouis. Elles se sont concentrées à El Gouiz, en vain, car elles ont été battues et dispersées par les gendarmes.

Tous ces mois de patience n’ont abouti à rien. C’est pourquoi les chômeurs des zones occupées du Sahara Occidental annoncent de nouvelles manifestations pour réclamer leur droit au travail et au logement.  

Équipe Média, Sahara Occidental occupé

El Aaiun, le 23 février 2023

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