Dimanche 20 septembre, des militants sahraouis des droits de l’homme ont fondé l’Instance Sahraouie Contre l’Occupation Marocaine, l’ISACOM. Le but de cette association est de défendre les droits du peuple sahraoui à la liberté, à l’indépendance et à la dignité, par des moyens légitimes pacifiques, contre la colonisation militaire marocaine de son pays.
Les 33 fondateurs sont des défenseurs des droits de l’homme, des syndicalistes, rescapés de prisons secrètes et ex-prisonniers politiques, et parmi eux des militants connus au niveau international. L’assemblée a élu un bureau exécutif, composé de Aminatou Haidar – sa présidente -, El GhaliaDjimi, Mina Baal, Lehsan Dalil, Ahmed Naciri, Abderahmane Zayou, et Mohamed El Moutawakil.
Immédiatement, le Maroc a déployé intimidations et menaces contre les citoyens militants de l’organisation. Une enquête judiciaire est ouverte pour « atteinte à l’intégrité territoriale ». L’intégrité territoriale au sens du régime marocain signifie qu’une entité existe entre les deux pays Maroc et Sahara Occidental. Néanmoins, le régime marocain est le seul au monde à soutenir son propre acte militaire d’occupation d’une partie du Sahara Occidental. Pour rappel, la cour de justice de l’Union Européenne a rappelé à plusieurs reprises les dernières années que les deux pays sont séparés et distincts, en cohérence avec le droit international.
À la même période, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme, CODESA, a tenu une réunion suite au départ d’Aminatou Haidar de sa présidence, a réorganisé son fonctionnement et émis plusieurs communiqués de presse et rapports d’actualité de la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental occupé.
EM a récemment interrogé les organisations sur le point précis des ressources naturelles du pays.
Madame Oum El Moumnin Yaya, membre du bureau exécutif du CODESA a dénoncé l’exploitation excessive et non raisonnée des ressources halieutiques, pêche et fonds marins, et des ressources minérales – phosphate – du territoire par le Maroc. Selon elle ce pillage compromet l’avenir du pays pour les Sahraouis, par l’épuisement des ressources mais aussi par son saccage de la nature et de l’environnement.
Selon elle « c’est d’autant plus déplorable que les entreprises étrangères concernées sont engagées de façon agressive dans l’exploitation et le pillage effrénés des ressources naturelles de notre peuple sans nous avoir consulté, ni avoir reçu notre consentement. »
« Bien évidemment nous sommes opposés à la sur-pêche des stocks de poissons de la mer de notre pays, par les centaines de navires marocains, européens, turcs, chinois, japonais, et russes, qui entraîne leurs épuisements. »
À propos des énergies renouvelables solaires ou éoliennes, Madame Oum El Moumnin Yaya à souligné que leur « intérêt écologique est confronté au paradoxe de leur soutien à l’occupation marocaine et à l’injustice envers le peuple sahraoui. Une production écologique ne peut pas être complice d’une occupation militaire et violente. Les actions de sociétés comme l’Allemand Siemens, l’Italien Enel et d’autres entreprises européennes sont illégales, et violent nos droits fondamentaux sur notre avenir et notre terre ».
La recrudescence des pressions des autorités sécuritaires marocaines, sur les militants des droits de l’homme et journalistes sahraouis, si elle réussit à faire perdre du temps à chacun, semble ne pas avoir d’effet sur l’énergie déployée à l’information et à la défense de leurs droits légitimes par les citoyens sahraouis.
Équipe Média, El Aaiun
Sahara Occidental occupé, le 8 octobre 2020