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La note de cadrage : le Maroc annonce son départ

La note de cadrage : le Maroc annonce son départ

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6 avril 2014

La note de cadrage : le Maroc annonce son départ

L’occupant marocain a toujours essayé d’avancer des arguments en sa faveur face au refus populaire de sa présence illégale au Sahara Occidental. Comme à chaque fois, le régime marocain a, à nouveau en ce début 2013, déclaré l’échec de toutes ses politiques précédentes, et annoncé la mise en place d’une nouvelle politique qui rompt avec le passé.

« La note de cadrage » présentée maintenant par le gouvernement marocain démontre sa complète faillite.

Après avoir vanté de grandes réalisations, des progrès et du développement dans tous les domaines dans la zone occupée de notre pays, voilà soudainement que la nouvelle idée géniale ne laisse place qu’à une auto-flagellation. Assurément pour gagner encore du temps.

Il nous faut maintenant nous arrêter sur cette propagande, ses dimensions et le contexte dans lequel elle a été inventée.

La soi-disant « note de cadrage » fait suite aux défaites répétées de la diplomatie du makhzen et aux résultats de l’année 2012, très douloureux sur ce point. Après que le régime de Rabat a essayé de se débarrasser de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, M. Christopher Ross, celui-ci a rapidement retrouvé son poste avec l’appui des forces internationales. Le Maroc s’est alors trouvé contraint de faire face à l’agenda prévu et annoncé de M. Christopher Ross. Le régime marocain a donc reçu les rapporteurs internationaux et l’envoyé spécial quand ils l’ont voulu.

L’étau s’est resserré encore autour du régime marocain avec l’augmentation de la solidarité officielle avec notre juste cause en particulier dans le nord de l’Europe. Sur le plan des droits de l’homme, le Maroc est très embarrassé par les conclusions du rapporteur onusien sur la torture, et par l’augmentation des appels, et demandes des organisations internationales en faveur du Sahara Occidental.

La nomination d’un rapporteur européen sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental est une autre épine dans le ballon de baudruche de la propagande du régime. Cette information, le Maroc ne l’a pas commentée, et les média aux ordres du royaume ne l’ont pas relayé.

La lutte contre le pillage des ressources naturelles de notre pays est passée sur le devant de la scène. Notamment avec le blocage de l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE par les députés européens, demandant l’exclusion formelle des eaux territoriales du Sahara Occidental.

Dans les couloirs de l’ONU des voix s’élèvent pour exiger la fin du pillage de nos richesses naturelles, vol d’autant plus choquant qu’une partie de notre peuple est réfugié et survit de l’aide internationale, alors que le régime marocain s’enrichit à épuiser nos ressources.

L’utilisation des ressources naturelles ne bénéficie pas aux Sahraouis des territoires occupés non plus, et des décisions de l’ONU pour modifier cette injustice pourront être embarrassantes pour le Maroc. Et cela sera probablement la conclusion des délibérations du Conseil de sécurité sur la question des territoires occupés en avril prochain.

C’est dans ce contexte, dont nous avons brossé rapidement la situation, que le gouvernement d’occupation présente une note de cadrage dans laquelle il tente de montrer qu’il a engagé la population sahraouie dans la gestion locale et ses stratégies de développement. Mais à la lecture, le document s’avère vide de contenu et sans intérêt ni argument.

La note inclut des chiffres dont on peut douter, sur la valeur des investissements qui sont faits par l’Agence de développement. Cette agence est depuis 2003 le principal partenaire pour le développement du Sahara Occidental (appelé par le Maroc les « provinces du sud »), et elle a reçu depuis cette date 7 milliards de dirhams (env 840 millions de $US). D’autres sources statistiques fiables et impartiales estiment pourtant à environ 5 milliards
de dollars le total des dépenses financières de l’occupant depuis l’invasion jusqu’à présent.

La note de cadrage ne parle à aucun moment des richesses qui abondent dans la région, et n’indique rien de la valeur de ce qui est pillé quotidiennement au Sahara Occidental.

Ici, il suffit de parler de la mine de phosphate de Boukraa pour laquelle les statistiques officielles marocaines donnent une production arrivant à 3 millions de tonnes par an, soit une valeur de 1,5 milliards de dollars de revenus annuels. Ou de la pêche au Sahara Occidental qui représente 92% de la production marocaine. Ou encore du pillage du sable et du sel dont la production semble être prometteuse en raison de sa qualité et de son abondance.

Quelques comparaisons permettent de découvrir les erreurs annoncées par le régime marocain. Plus important encore, ce document ne donne pas la véritable racine du problème. Il ne peut pas y avoir de développement sans un climat de liberté et de respect de tous les droits et en particulier le droit des peuples souverains dans la gestion des ressources naturelles et le droit à l’autodétermination.

Il reste à souligner le fait que le soulèvement populaire sahraoui sur terrain constitue une épine pour le régime d’occupation, d’autant que les héros, les résistants, ne se soucient pas des politiques répressives marocaines et travaillent désormais systématiquement à améliorer leur organisation, fondée sur la priorité donnée à la lutte dans la rue comme un acte politique face à l’occupation.

Au vue de tous ces aspects, la note de cadrage semble être une tentative pour distraire notre peuple et gagner du temps.

Mais les résistants parmi notre peuple dénoncent fortement cette note qui n’est que du temps perdu, et interprètent son contenu, et le changement radical de ton, comme l’annonce du départ du colonisateur.

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